Thomas WAROQUIER
Né en 1996 Thomas Waroquier vit et travaille à Paris.
Il a obtenu son diplôme de sculpture métal à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et Métiers d'Art Olivier de Serres avec les félicitations du jury en 2017. Il y apprend la technique artisanale de la dinanderie, la mise en forme des métaux en feuilles, appliquée à la sculpture.
Afin de parfaire sa formation il assiste plusieurs artistes français et internationaux comme Mylinh Nguyen (Prix Bettencourt-Schuller pour l’Intelligence de la Main) et Al Farrow (exposition permanente du De Young Museum de San Francisco). Artiste-artisan professionnel, sa carrière a déjà été encouragée par plusieurs prix de sculpture et d’artisanat d’art notamment le Prix Georges Coulon décerné par l’Institut de France sur proposition de l’Académie des Beaux-arts, le Prix Avenir Métiers d’art ou encore le Prix Maif pour la sculpture.
Le travail de Thomas Waroquier s’articule essentiellement autour des visages, ils sont l’inspiration première de ses créations.
Le visage, lieu le plus humain de l’homme. Il concentre à lui seul toute l'histoire d'un être humain et de sa relation avec le monde. Il est la somme de ses expériences personnelles et témoigne d’une construction, d'une longue métamorphose soumise à l’œuvre du temps, et de ses aléas.
Par l’étude des visages, Thomas Waroquier interroge la notion d’identité et questionne sur les impacts que peuvent avoir les codes socio-culturels sur ceux-ci. Cette fascination pour la puissance évocatrice du visage le pousse à s’intéresser aux modifications de la face : visages mutilés, visages scarifiés, visages transformés.
Il s’est ainsi replongé dans l’histoire des Gueules Cassées, 100 ans après l’horreur de la Grande Guerre, des hommes devenus monstres. Jamais dans les affrontements antérieurs, l’activité guerrière n’avait infligé de tels dégâts aux corps de ceux qui avaient la charge de combattre.
Ces hommes sont les martyres et les symboles de la violence inouïe qu’inflige aux corps humains la guerre moderne. Le calvaire des grands blessés de la face n’appartient pas au passé de nos sociétés malheureusement perpétuellement en guerre.
Comment rendre compte de cette violence tout en soulignant l’humanité ensevelie sous leurs blessures ?
Son approche de la sculpture est celle de l’artisan, elle est déterminée par les matières et leur mise en œuvre. Cire, plâtre, terre, plomb, résine, acier, bronze... Il expérimente afin de trouver le meilleur médium pour impacter le public. Ces visages interrogent, et par la beauté des matières travaillées transcendent la blessure pour ne laisser que l’humanité transparaître.
Une expérience sensible et esthétique, vectrice de relation humaine. Une mise en lumière également des prouesses de la reconstruction, de la magie des chirurgiens, véritables artisans de la « réparation » et du travail des hommes sur les chaires.