Hippolyte Morestin (1869-1919), chirurgien maxillo-facial de la Grande Guerre au Val-de-Grâce
Hippolyte MORESTIN est né à BASSE - POINTE le 1er septembre 1869. Il passe sa jeunesse à Saint-Pierre avant d’entrer au Lycée Louis-le-Grand puis de suivre des études de médecine à la Sorbonne. Professeur d’anatomie à 23 ans, chirurgien des hôpitaux de Paris, agrégé de chirurgie en 1904, spécialisé dans la plastique du visage, il perfectionne sa technique pendant la première Guerre Mondiale en venant en aide à de nombreux soldats. Il meurt à Paris le 11 février 1919.
Son père est chirurgien de l’hôpital civil de Saint-Pierre. C’était, à cette époque, la ville la plus peuplée et la plus commerçante de l’île. Cette ville sera détruite le 08 mai 1902. Au départ, rien ne semblait le destiner à une aussi brillante carrière. « Indiscipliné, turbulent, frondeur, querelleur et paresseux » sont les qualificatifs qui souvent reviennent dans les commentaires que font les enseignants. Les choses vont si mal, qu’après sa troisième, les pères du Séminaire Collège de Saint Pierre où il est scolarisé, le renvoient à ses parents. Il part à Paris terminer ses études. C’est peut-être là sa chance. Eloigné de ses parents, de son milieu, de son île, il se révolte et brûle les étapes dans ses études. Le baccalauréat brillamment passé, il veut d’abord être officier de marine.
Souvenirs d’enfance et de cet océan qui bordait les rives de sa commune natale ? Sa constitution est trop faible et la mort dans l’âme, il choisit la médecine et passe avec succès ses examens puisqu’il est nommé interne des Hôpitaux de Paris en 1890, à vingt et un ans.
Agrégé de chirurgie le 1er septembre 1904, membre honoraire de la Société d’Anatomie dès 1905, il fera de nombreuses communications aux Sociétés d’Anatomie et de Chirurgie et sera élu membre titulaire le 22 mai 1907. MORESTIN participe aussi aux travaux de la Société de Dermatologie et Syphiligraphie, dont il est membre titulaire. Ses communications sont reprises par de nombreuses revues, aussi bien à Paris qu’en Province.
On trouve tout au long de la vie de MORESTIN cette ambiance de labeur incessant, de recherche, d’obstination malgré les échecs et les désastres inévitables, dans la lutte contre le cancer par exemple.
Sa vie hospitalière est très active, il est chirurgien de l’hôpital Saint Antoine à partir de 1905, puis de l’hôpital TENON en 1911 enfin de l’hôpital Saint Louis à partir de 1915. Son talent a déjà donné toute sa mesure et lui a attiré une universelle renommée. Il est de ceux auprès desquels se rendent en pèlerinage scientifique les chirurgiens étrangers qui viennent à Paris. Il est mobilisé en 1915 et on lui confie le service des blessés au Val de Grâce où on lui envoie tous les soldats blesés à la face.
« Ils n’avaient généralement plus de nez, plus de palais, simplement un trou au milieu de la figure ». Souvent des chirurgiens venaient de l’extérieur, dans son service, assister aux opérations. Il écrira un volume sur la chirurgie des articulations, ouvrage où il décrira entre autres, une voie d’accès de l’articulation de l’épaule, que les étudiants apprennent de nos jours sous le nom de voie MORESTIN.
La mort le frappe brutalement le 11 février 1919. Il semble qu’il se soit épuisé à la tâche en dépit d’une santé fragile et qu’il soit mort de tuberculose. L’émotion de ses collègues est très profonde. Un grand hommage lui est rendu dans un article de la presse médicale le 20 février 1919.
A Basse-Pointe, une des rues principales porte son nom.
La commune a sollicité de l’Etat le foncier sur lequel se trouve sa maison natale.
Une grande figure pointoise
Hippolyte MORESTIN
1er septembre 1869
11 février 1919